Le Pont des Arts et des Rencontres Culturelles Blanche Maynadier

Préface de Martial Maynadier

Directeur de la Collection le Parc

Arnaud est non seulement mon cousin de famille, mais aussi un parent proche en poésie. Il a reçu avec le goût de l’écriture celui d’apprécier les dons de  la nature, ses beautés paysagères, animales, végétales, et il sait trouver les mots pour les dire. Ses poèmes prolifèrent et se développent, avec naturel et aisance ; ils habillent les pages dans la dispositions des mots ici accompagnés d’images qu’il sait capter, éclairer, cadrer, sous leur meilleur angle.

Les vers et les rimes foisonnent et coulent de bonne source.

De même que sa tante et ma mère, Blanche Maynadier se relevait la nuit pour noter un alexandrin qui lui était venu dans un rêve, je le soupçonne de distiller ses poèmes dès l’heure du petit déjeuner et de vivre ses journées en poésie jusqu’au crépuscule et au-delà.

Il est vrai que quand il n’écrit pas, ni fait écrire autour de lui, il chante. L’art et la culture rayonne dans son environnement, et l’écriture lui vient comme une respiration. Ce premier livre qui en appelle d’autres, est une invitation à partager cette approche poétique qui donne sens et beauté au monde qui nous entoure.

EXTRAITS

L’innocente au lasso

Comme une rupture dans le paysage

Apparaît la toile, tissage de dentelle pure

Le ciel passe à travers le délicat ouvrage

Éclaboussant le sol en clair-obscur

L’araignée brode librement le fil éphémère

S’amusant à se promener sur la voilure

Espérant emprisonner l’imprudent diptère

Et le déguster, fin de sa funeste aventure

La liberté de l’insecte a fini sur ce rivage

Que de vaisseaux ainsi tristement amarrés

Qui croyaient traverser l’océan sans mirage

Et se sont englués leurs ailes chamarrées

Infatigable arthropode aux fils de soie

Tu captes l’escapade de la gent ailée

Avec ton tableau léger et narquois

Même la lune vient s’y déchirer

Dans les rets apparemment fragiles

Le ciel, les ombres et les gouttes d’eau

Sont captifs du réseau invisible des fils

L’araignée joue l’innocente avec son lasso

Ovale duveteux

Dans un ovale duveteux

Qui mêle les courbes douces

Le cygne cache bien son jeu

Le cou enfoncé sous son aile

Equilibre au bord du lac

Plumage blanc en dentelle

Avec souplesse élégante

Le cou se déploie en l’air

Fin périscope en attente

Il rejoint les flots tranquilles

Patineur de l’aquatique

Le silence est si fragile

Pourquoi faut-il s’envoler ?

Quitter lourdement le sol ?

Vraiment quelle drôle d’idée !

Sur l’eau il trace un sillage

Dans les airs il s’en amuse

Dévoilant tout son plumage

Symbole de la pureté

Blanc virginal éclatant

Oh ! Le cygne noir chassé…

Ciel

Il baigne l’eau de la rivière

D’un bleu envahissant

Par teintes cueillies au mystère

Le ciel dévore les éléments

Enveloppe de nuages flottant

Suspendus à l’éphémère

Le ciel, un ogre géant

Toujours en réserve de tonnerre

Il commande de son paradis

A la terre nourricière

Sans écouter quand elle gémit

Si la boue surgit de la poussière

Difficile de discerner parfois

Où commence le ciel

L’océan sans voix

Tant ils sont essentiels

Sur la palette du peintre

J’ai déposé toutes ses vies

Du sol jusqu’aux cintres

Le ciel a d’infinis coloris

Dans le bleu ciel de ton regard

Je me suis baigné à l’horizon

S’y noyer vraiment est tout un art

Tu m’as sauvé, avais-tu raison ?

Derniers commentaires

10.05 | 13:25

Hello Didier,
Après Art-Cœur, un autre point de contact avec tes mondes poétiques, j'attends la prochaine rencontre avec impatience,
Christian

24.04 | 07:54

"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer le silence" (Miles Davis)

08.11 | 18:36

Bonjour, j'ai cotoyé votre maman à Molay et je voudrais vous envoyer une photo que j'ai prise devant sa maison natale

07.08 | 16:21

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