Le Pont des Arts et des Rencontres Culturelles Blanche Maynadier
Préface de Martial Maynadier
Directeur de la Collection le Parc
Chantal Boigegrain publie ici son deuxième recueil de Poésie. Le premier Eclats de Vie fut commenté par le grand poète Louis Delorme comme offrant au lecteur une poésie exigeante « teintée de sagesse et de philosophie qui rayonne dans sa simplicité ». Le temps et l’amour étaient au centre du premier recueil, le second joue avec le silence, le déplie, le déploie. L’auteure en poèmes courts, numérotés, comme le sont les psaumes, explore, parfois mystérieusement, une réflexion intime qui parle pourtant au cœur de chacune et chacun.
Le jeu des mots et du silence harmonise les pages dans une musicalité délicate où s’égrènent :
« Les souvenirs de nacre
en rappel »
Les décrochements et les espaces vides suppléent dans ce recueil toute autre ponctuation que celle du souffle poétique. C’est comme un murmure des choses essentielles ; « Une manière sereine de percer les murs blancs »
Et si la brutalité du monde s’impose en un éclat, elle n’aura pas le mot final, laissé à l’humaine liberté, l’humaine sérénité en accord retrouvé avec l’air et l’être universels.
Poème 1
Et ce fut très vite
Les souvenirs de nacre
en rappel
Une façon préférée
De parler à voix basse
La distance conquise
De la paume aux doigts
Une bouche en ma main
Une manière sereine
De percer les murs blancs
Posés aux fenêtres
D’éteindre l’oubli labyrinthe
Entre aujourd’hui et demain
Sais-tu ce soir il est exact
Que tous les chemins ne mènent pas à Rome
Tous les bateaux n’ont pas de naufrage
muet
Pour envelopper la rivière que j’ai
sous la langue
Mon ivresse se soûle de moins loin
Poème 2
J’avale l’aube d’une gorgée
Mon sommeil volutes s’échappe
De la tasse fumante
J’ai encore toute la nuit
Dans mes veines
Plus mobile que les aiguilles rondes
Où elle se peint
Plus légère que la tige lunaire
Où le sol s’appuie
Je m’accorde au balancement de l’anse et de la vitre
L’initiale hors frontière
De ce jour grandeur nature
Poème 3
C’est un rythme entreprenant
Qui peut être même affolant
Que celui de l’amour
Quand il vous prend de cour
Courtisant les alentours
Et court tissant tout autour
Penchée sur l’ancien plaisir
Se demande où sont les rires
Que le souffle emmène plus haut
C’est un rythme bien prenant
Celui de garder son talent
Dans les dires bienfaisants
La chair ne sait plus si l’attrait
Qu’elle voudrait garder confiant
Lui permettrait tout venant
Les délices d’un autre temps
Il faudrait qu’à ce jeu perde
La liberté de ne plus aimer
En sachant qu’en bien m’aime
Les plaisirs sont inachevés
Poème 4
Dans ma barque équitable
Entre peine et douceur
Où la balance parfois bascule
J’ai arrêté ton sourire exilé
Et fermé les yeux à hauteur de lèvres
Là où la poitrine monte sans se retourner
Poème 5
Ma pensée de toi
Est scellée au sol
Comme le ciel sur les branches
Ma pensée de toi
S’infuse en présence
Que les mots descelleraient
Ma pensée de toi
Un contour coloré
Où le monde s’efface tel qu’il est
Ma pensée de toi
Est prise dans mes yeux fermés
Une présence dans le jour
Derrière le jour
Derniers commentaires
10.05 | 13:25
Hello Didier,
Après Art-Cœur, un autre point de contact avec tes mondes poétiques, j'attends la prochaine rencontre avec impatience,
Christian
24.04 | 07:54
"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer le silence" (Miles Davis)
08.11 | 18:36
Bonjour, j'ai cotoyé votre maman à Molay et je voudrais vous envoyer une photo que j'ai prise devant sa maison natale
07.08 | 16:21