Le Pont des Arts et des Rencontres Culturelles Blanche Maynadier
Les chats de Léautaud se couchaient bien trop tard,
Et ceux de Léotard jamais beaucoup plus tôt….
Les chats vivent la nuit et s’emmerdent le jour !!!
Si j’étais nyctalope j’en ferais tout autant
Car l’amour rend aveugle et surtout en plein jour.
Soixante-neuf quand tout va bien…
Quatre-vingt-seize quand tout va mal !!!
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Humour de baladin.
Je ne crois plus aux femmes depuis déjà longtemps
Je n’ai pas dit « la femme », ne nous méprenons pas !!!
L’amour ce mot fourre-tout qui ne veut plus rien dire,
M’en a fait oublier parfois le distinguo.
Mais vu le poids de l’or et le prix des lingots,
C’est le poids des lingots qui fait le prix de l’or
Voyons de grâce, madame, ne le prenez pas mal !
Revendez vos bijoux et vous serez moins lourde.
A s’regarder en chien d’faïence,
On finit par trouver l’temps long.
Ronds de fesses.
Avec ses ronds de fesses Dieu qu’elle m’en a fait voir
Dieu qu’elle m’en a fait voir des vertes et des pas mûres
Avec ses ronds de fesses Dieu qu’elle m’en a fait voir
Des vertes et des pas mûres,et des ronds de chapeau !!!
Avec ses ronds de fesses Dieu qu’elle m’en a fait voir
Dieu qu’elle m’en a fait voir des vertes et des pas mûres
Avec ses ronds de fesses Dieu qu’elle m’en a fait voir
Il ne me reste plus qu’à faire des ronds dans l’eau.
Histoire classique.
Ma femme est folle de toi comme d’un nouveau toutou
Alors si faire le beau est l’art que tu préfères ???
Garde-la mon ami et prends ma laisse avec
Elle te va à merveille « mon Dieu » quel joli cou.
Avant-Propos de Martial Maynadier
Directeur de la Collection le Parc
Patrick Baladin, après avoir publié son premier recueil de poésie, nous offre ici un second livre révélant son parcours d’artiste, dans un premier temps, au cinéma, occasion de rencontres multiples avec les plus grandes vedettes de l’écran, puis c’est la chanson qui lui a permis de se produire devant les publics les plus divers, un peu partout en France. La publication de ses poèmes lui permet à présent d’ajouter une nouvelle corde à sa lyre.
Les trois facettes de cette vie d’artiste sont ici présentées, avec des images et des témoignages de presse, comme dans un grand livre du souvenir, à partager avec les amis et les admirateurs.
Beaucoup se disent « J’aurai voulu être un artiste » et en restent à cette velléité, Patrick, lui, s’est attelé à la tâche et a connu l’envers du décor, pas toujours aussi plaisant et facile qu’on peut l’imaginer, il a côtoyé ceux qui portent leur nom sur le haut des affiches, mais aussi les intermittents, les sans grade, les affamés qui poursuivant leurs rêves cueillent plus de déboire que de gloire.
Au-delà de son propre parcours, c’est à l’ensemble du monde artistique que ce livre rend hommage ; il commence par les images de Claudia Cardinale, Paul Newman et tant d’autres vedettes, et se termine par le touchant récit de la carrière et de la fin d’Alain Sum, l’accordéoniste des rues d’Évreux.
MA VIE À LYON
Avant de vous retracer plus en détail mon parcours, je vous livre ce souvenir de Lyon, la ville où je suis né, et où j’ai vécu ma jeunesse :
Après vous Lucullus.
Les gonzes à la belote habillés chez tout-nu
N’étaient pas à un carreau près les nerfs en boule
Pas plus à la lyonnaise qu’un joueur de pétanque
À une belle de trop au-delà des limites
Bien arrosée de gnôle la cervelle de canut
Finissait parfois sur les pavés des traboules
Mais dans le vieux Saint-Jean vers minuit pétante que
Les douze coups sonnant femmes étaient chattemites.
Les fenottes et les gones aimaient autant Guignol
A vrai dire au pied des castelets que Gnafron !!!
Madelon bâtonnait et Mourguet, tous assis
Excellait dans son art de les voir si heureux
On ne connaissait pas plus Daudet que Pagnol
Que les Marseillais croyant nous faire un affront
Nous traitaient déjà de fadas jusqu’à Cassis
Et nous polichinellement de bienheureux.
Le caillou plus dur que celui de la Croix-Rousse
Et les bras plus gros que ceux de la Demi-Lune
Des canuts pleins de bugnes mais quelle République
Se vautraient dans la soie des bordels à Perrache.
Avant d’avoir avalé mon petit Larousse
Et de m’amouracher Rue Mercière de l’une
De ces filles qui se contrefoutent de Jeamblique
Une P quatre au bec j’ignorais la bourrache.
Les pots coulaient à flots chez la Mère Brazier
Le gras-double tenant la porte à l’andouillette
Paquets de couenne en forme de nœud-papillon
Nous finissions la nuit à la brasserie Georges
Les gens venaient de Lille, de Paris, de Béziers
Pour se remplir la panse des cornes au toupillon Ressemblant au matin à des moines en douillette
Du cochon plein les dents plus grossiers qu’un pain d’orge.
Le dimanche nous avions les Monts du Lyonnais
Qui valent soyons un peu chauvins les Dolomites
Et les bords de Saône pour taquiner le goujon
Trousser la belle et nous rafraîchir le gosier
Au mâchon du Mâcon qui trempait je renais
Au fond de l’eau le temps que chauffe le marmite
Un pot de moutarde bien forte de Dijon
Un appétit d’ogre et une soif d’éclusier.
Le soir du huit décembre les illuminations
Embrasaient les fenêtres de petits lumignons
Les apostats les agnostiques émerveillés
Escaladaient Fourvière le Beaujo presqu’à ras
En regardant la Vierge quelle hallucination
Du bas de la colline même les plus grognons
S’en remettaient à elle et les moins éveillés
Se méfiaient de la peste comme du choléra.
Tandis que les pigeons de la place Bellecour
Tournaient autour d’un Roi sourd à tout angélus
De ficelles en Jésus nous pendions ‟ haut et court’’
Au plafond des bouchons…après vous Lucullus.
Avant-propos de Martial Maynadier
Directeur de la collection le parc
Il y a du François Villon, du Gaston Couté, du Boris Vian, du Brassens, du Bernard Dimay, du Renaud, du Bobby Lapointe, et même une dose de surréalisme chez cet homme-là ! Autodidacte, chantre et trouvère d’une culture populaire qui vient de loin, Patrick Baladin (qui porte bien son nom) nous offre dans ce premier recueil poétique, après de nombreuses prestations publiques et plusieurs disques, un cocktail détonnant, à déguster sans modération. La tradition populaire et savante à la fois s’incarne ici dans des textes qui renouent l’antique chanson des rues à l’éternelle poésie, le tout avec une bonne dose de modernité satirique !
Dans une langue toute personnelle, avec une érudition linguistique étourdissante et une verve syntaxique parfois déconcertante, les poèmes de Patrick Baladin, nous donnent le tournis, nous enivrent de mots et d’images. La plus saine grossièreté côtoie ici le raffinement des mots rares. Aucune ponctuation affichée, mais une musicalité constante. Se fiant à l’intelligence sensible de ses lecteurs, l’auteur les invite à construire eux-mêmes le rythme des phrases et même le sens de certains passages… Il n’est que de se laisser porter, un vers suivant l’autre, au grand comptoir de Poésie !
QUELQUES POEMES /
Oh ! Oh ! Oh ! Bijou, mon vieux percheron
Voilà t’y pas qu’la pluie retombe
Et dans tes guêtres de biffin
Tu souffles comme un étalon
En haleine et au mancheron
Même avec un pied dans la tombe
Et à quelques tours de la fin
J’ai l’estomac dans les talons.
Oh ! Oh ! Oh ! Bijou, mon vieux compagnon
De route tu sais qu’à nous deux
Si qui s’assemble se ressemble
Entre un homme et puis un cheval
D’après les meilleurs maquignons
On fait une sacrée paire de bœufs
C’est vrai qu’à force d’être ensemble
Sans nous que deviendrait le val.
Oh ! Oh ! Oh ! Bijou, ma vielle monture
Quand parfois pour mettre du beurre
Entre nous dans les épinards
Et que tu me ramènes au trot
Sans tirer plus d’une mouture
De mon sac après le labeur
C’est que j’en ai plein les panards
Lorsque je te rudoie de trop.
Oh ! Oh ! Oh ! Bijou, mon vieux tâcheron
On use nos derniers sabots
Moi jusqu’au cimetière et toi
J’en ai peur à la boucherie
L’un derrière l’autre les moucherons
Sur la gueule et ces deux cabots
À nos basques mon gros matois
La vie… Ah ! Quelle vacherie.
Refrain :
Mais t’en fais pas mon vieux bourrin
Chez nous cabrettes et tambourins
Tant qu’on dans’ra la bourrée
La terre s’ra bien labourée.
Entre le noir et puis le blanc
Lequel de nous deux fait semblant
D’être le loup blanc ou pardon
Non pas moins noir le mouton ?
Mais ce qui est le plus troublant
C’est qu’entre le noir et le blanc
Le blanc ramasse le charbon
Et le noir, lui, le coton.
Entre le noir et puis le blanc
Tout est vraiment si ressemblant
Qu’on ne voit pas la différence
Si ce n’est que dans l’apparence
Qu’importe qu’il soit noir ou blanc
Le regard le plus aveuglant
C’est celui de l’indifférence
Ta couleur n’a pas d’importance.
Entre le noir et puis le blanc
Entre nous le plus accablant
C’est bien d’être plus con je crois
Que noir ou blanc ça va de soi
Et que ton pain soit noir ou blanc
Le monde est si maigre et tremblant
Portons à deux la même croix
Partage-le avec moi.
Entre le noir et puis le blanc
Tout est vraiment si ressemblant
Que sur les touches d’un piano
Même là mon vieux Domino
Lequel de nous deux fait semblant
D’être le noir ou bien le blanc ?
À quoi bon nous tourner le dos
Les mains n’ont pas le dernier mot.
Des flonflons de Marcel
Aux romans de Zola
Je vous le donne en mille
Lequel s’appelle Emile
Jean-foutre vous morcelle-
Rais-je ou bien Azzola ?
Des flonflons de Marcel
Aux romans de Zola
Lequel joue nous martèle
Du piano à bretelles
Fait danser toutes celles
Qu’on dit olé ola ?
Des flonflons de Marcel
Aux romans de Zola
De valses en amusettes
C’est du vrai bal musette
C’est pas du Franck Pourcel
Ni du gorgonzola.
Des flonflons de Marcel
Aux romans de Zola
C’est du subliminal
C’est comme du germinal
Dans la peau du gros sel
Dans les pattes Azzola.
Comme disait mon papa
Qui vous cassait trois pieds
Pour un rien n’oublies pas
Espèce d’estropié
De mes fesses que grand père
En avait déjà deux
Ça m’en fait une belle paire
Mais je ne tiens pas d’eux.
Comme disait mon papa
Si t’as mal à un pied
N’oublies surtout pas
Espèce d’estropié
De mes fesses que grand père
Lui marchait sur les deux
Ça m’en fait une belle paire
Mais je ne tiens pas d’eux.
Comme disait mon papa
Si t’as mal aux deux pieds N’oublies surtout pas
Espèce d’estropié
De mes fesses que grand père
N’écrasait jamais d’œufs
Ça m’en fait une belle paire
Mais je ne tiens pas d’eux.
Comme disait mon papa
Quand on a pas de pieds
N’oublies surtout pas
Espèce de va-nu-pieds
Ce depuis que je tète
Qu’on marche sur les mains
Ou au pire sur la tête
J’essayerai demain.
Comme disait mon papa
Ivre-mort cors aux pieds
N’oublies surtout pas
Espèce d’estropié
De mes fesses qu’un grand père
On en a toujours deux
Ça m’en fait une belle paire
Mais je ne tiens pas d’eux.
Derniers commentaires
10.05 | 13:25
Hello Didier,
Après Art-Cœur, un autre point de contact avec tes mondes poétiques, j'attends la prochaine rencontre avec impatience,
Christian
24.04 | 07:54
"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer le silence" (Miles Davis)
08.11 | 18:36
Bonjour, j'ai cotoyé votre maman à Molay et je voudrais vous envoyer une photo que j'ai prise devant sa maison natale
07.08 | 16:21