Le Pont des Arts et des Rencontres Culturelles Blanche Maynadier
Ce premier recueil de poésie est proposé en version française, en version portugaise, et en version espagnole. Début de la version française :
Avant-propos de Martial Maynadier
Directeur de la Collection le Parc
Augusto Ramos Gomes est né à Mindelo Cap-Vert. Il impressionne par la multiplicité de ses talents, il est auteur, compositeur, interprète, photographe, réalisateur, poète... Enfant des îles d'Atlantique, il parle cinq langues et il a déjà visité de nombreux pays du globe.
Les poèmes de ce livre témoignent des émotions et sensations recueillies dans cette vie voyageuse et dans son quotidien. Ils ont été écrits dans différentes langues selon l’inspiration de l’auteur et adaptés par lui-même en français de façon à conserver l’intensité de chaque poème.
On peut percevoir, de ce fait, quelques colorations propres à d’autres cultures mais l’inspiration est harmonieusement personnelle, tout en exprimant une sensibilité forte et des valeurs humaines universelles.
Des éditions de ce recueil dans diverses autres langues sont prévues prochainement. Le « voyage au pays des rêves » que nous offre le poète est transfrontalier, il suffit de se laisser porter mélodieusement sur l’aile des mots qui nous emportent et nous charment.
ESQUISSE BIOGRAPHIQUE
Ma rencontre avec ce jeune homme qui vivait dans un autre pays… ! Un jour papa nous a annoncé que notre frère allait venir vivre avec nous.
Quelques mois plus tard… il est arrivé avec sa petite valise pleine de rêves et une très grande soif d’apprendre.
Notre frère ne marchait pas comme tout le monde, il courait après le temps et n’a pas tardé à nous révéler sa passion pour la musique, la danse, le théâtre, la peinture, bref pour l'art et la créativité sous toutes ses formes.
Outre le fait d’assister à des cours de différentes disciplines artistiques, il ajouta à sa liste l’apprentissage de langues étrangères, sans aucun doute il traçait déjà son chemin.
Dans ses moments libres il jouait toujours de la musique, parfois passant d’un instrument à l’autre, selon son état d’esprit, il saisissait un cahier de dessin, laissant apparaitre très momentanément une feuille blanche, rapidement remplacée par un croquis et même des poèmes.
Il voulait également gagner son argent de poche, alors il multiplia les petits boulots, les heures du jour ne suffisant plus. Il profitait néanmoins de toutes les occasions pour sortir avec ses amis, découvrir de nouveaux endroits, jouir de notre famille.
Ainsi tout naturellement, notre frère a pris sa place à la maison et au sein de notre famille au point qu’on avait du mal à imaginer qu’il n’en avait pas toujours été ainsi. Cependant, le moment de partir arriva, car l'île de Gran Canaria, avec son horizon limité, minimisait ses chances de réussite.
C’est avec le cœur serré qu’il est parti en direction de Paris..., finalement la Ville Lumière lui ouvrit ses bras, mais avec beaucoup de difficultés à surmonter.
Heureusement, avec une certaine expérience et détermination, il arriva à forcer son destin, reprenant le cours de sa formation artistique : En 1986, l’organisme I.S.M. (Image Spectacle du Monde) et le Ministère Français de la Culture, lui accordèrent une bourse d’étude d’art dramatique.
Il a suivi également une formation de photographe et de réalisateur, et depuis il n’a cessé d'apprendre, d’évoluer, de créer et de travailler.
Mon frère a écrit quatre pièces de théâtre présentées en divers endroits en France
- Qu'est-ce que c'est que cette vie-là ?
- Madame Arnaud et la Domestique
- L’École des Clowns
- Ils sont pressés par le temps.
Presque toutes ces pièces questionnent sur les problèmes de notre société, sans donner de leçon, mais en laissant le spectateur à son libre arbitre.
Augusto a plusieurs cordes à son arc.
Ses CD «Cópula» et «Creol » sortis en 1996 et en 2013 témoignent de ses talents d'auteur, compositeur, interprète sans oublier qu’il dessine et peint.
Il a édité son premier recueil de poésies « Le navigateur », sa première pièce de théâtre « Qu'est-ce que c'est que cette vie-là » publiée avec l’aide d’une association.
En 1991, le Ministère de la Culture du Cap-Vert et l'I.A.P.E. (institut d’aide aux émigrés,) invitent Augusto à faire une exposition de photographies au Palais de la Ville de Mindelo sur l’île de São Vicente, au lycée Domingos Ramos, sur l’île de Santiago et à la Poste des télécommunications de l’île de Sal.
En 1998, il retourne à nouveau sur les bancs de l’école, pour une formation sur les droits d’auteur et le statut artistique, à l'institut I.R.M.A. (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles)
Par la suite, il dirige une maison de production de disques et de spectacles pendant plus de deux ans à Paris.
Il a travaillé en parallèle dans le milieu associatif et au cours de cette période il a ressenti une réelle nécessité d'avoir plus de connaissances dans le domaine juridique en lien avec les immigrés. Il décide alors de faire une formation sur les droits et devoirs des immigrés en France dans le cadre d’une association d’avocats le G.I.S.T.I. (Groupe d’information et de soutien des immigrés.)
Ce livre est un coup de pinceau qui retrace ses expériences, ses voyages, ses ardeurs, ses tristesses, ses amours, ses désamours et sa philosophie.
Augusto, je te remercie pour le privilège que tu m’as offert de lire tes poèmes avant leur publication ! C’est un cadeau inoubliable.
Je suis comblée de cette diversité des thèmes, de la sensibilité poétique, la richesse des vers, cette philosophie qui illumine sans éclairer, cette métaphore qui ouvre l'horizon permettant de prolonger le voyage au pays des rêves.
Tes vers chantent, ta poésie prend tout son sens et jette dans l’air un parfum de liberté.
Je suis quasi certaine que ta poésie ne laissera personne indifférent, je souhaite continuer à partager de nouveaux défis, de nouveaux rêves avec toi. Merci pour ta curiosité infinie.
Aldina Morais Gomes.
Traduction de l’espagnol : Augusto Ramos Gomes
Heureux l’ignorant qui ignore son ignorance.
DISTIQUES
Le soleil et la lune partagent le même ciel
Mais ils ne dorment jamais dans le même lit de miel.
J’aime ta peau dorée des îles
Ta musique entre mille
Ta gaîté contagieuse
Ton âme généreuse
J’adore ta joie de vivre
Ta franchise m’enivre
Tu as les lèvres du désir
Je le vois dans ton sourire
Tu as la grâce d’une princesse
Qui a déjà connu la tristesse
Je nage dans un océan d’ardeur
Je savoure le miel de ta douceur.
J’embrasse cette pluie d’avril
Elle m’a ramené ton sourire juvénile
Dans l’île de ton allégresse
Germinent fleurs et caresses
Une brise du printemps
Embellit mon champ
Ce reflet de ton visage
Espoir de bon présage
Tu es la lumière, les étoiles
De mes sombres toiles
Ton soleil a bouleversé ma vie
La douceur de ton regard me ravit.
Le son de ce tambour
Me joue des tours
C’est un cri d’alarme
Il me déchire avec sa lame
Ça résonne dans ma tête
Aujourd’hui il reflète
Ma colère qui remonte à la surface
J’ai peur de perdre la face
Mes yeux voient vermeil
Nuit et jour je suis en éveil
Mon frère réveille-toi
Ce monde mon effroi
Soufflant dans la même direction
On n’aura pas besoin d’une révolution.
TERCETS
Quand tu t’éloignes de moi, ma fleur
Mes lèvres tremblent de douleur
Sans tes baisers je ne suis qu’une ombre dans le ciel
Rien n’a plus de saveur, ma muse
Mon être supplie le refuge de ta rose
Laisse-moi voir ta robe torrentielle
Viens bruler mon corps avec ta flamme
Ton ardeur interpelle mon âme
La douceur de tes yeux révèle ton potentiel
Si je ne te vois pas, j’ai la fièvre de la solitude
Sans ta lumière, je ne trouve pas ma latitude
Tu es la plus jolie de ton oriel
Permets-moi de me courber dans ton ombre
Jouir de cet amour qui jamais ne sombre
Une cathédrale couronnée d’arc-en-ciel.
Derniers commentaires
10.05 | 13:25
Hello Didier,
Après Art-Cœur, un autre point de contact avec tes mondes poétiques, j'attends la prochaine rencontre avec impatience,
Christian
24.04 | 07:54
"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer le silence" (Miles Davis)
08.11 | 18:36
Bonjour, j'ai cotoyé votre maman à Molay et je voudrais vous envoyer une photo que j'ai prise devant sa maison natale
07.08 | 16:21