Le Pont des Arts et des Rencontres Culturelles Blanche Maynadier

Femmes et Miscellannées Nouveau recueil double

  DE PHILIPPE BARBIER

 

EXTRAITS : 

À  la femme disparue trop tôt.

 

Au lointain les maisonnettes aux toits blancs

L’église et sa girouette

Un morceau de pain, des noix dans sa musette

Il parle aux oiseaux, regarde les renardeaux

Pousse une chansonnette, cueille une chanterelle

Dans la mousse verte.

 

Pense à sa Berthe…

L’amante absente, regarde le ciel, en vain

Il ne lui rendra point, sa pauvre femme !

 

Peste contre ce monde funeste et cruel.

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux femmes privées de  liberté.

 

 

Dans sa prison froissée de laine et de lin

La belle subit l’hymen forcé… son destin.

 

Une voix douce s’échappe,

s’émousse du grillage de la femme esclave.

C’était un beau mariage

 

 

 

C’était un beau mariage…

Elle, elle a vingt ans souriante

Dans sa belle robe blanche.

Lui vingt-cinq ans, magnifique dans son costume bleu camaïeu

Ils s’embrassent, la famille sourit devant le maire sérieux.

Sa belle écharpe bleu blanc rouge, le discours qu’il ânonne

Tout le monde est sur son trente et un, les voitures klaxonnent.

La fête bat son plein, puis la nuit de noces pas de repos pour le matelas

Les années ont passé, elle dans sa cuisine prépare le repas.

Lui arrivera très tard ou ne viendra pas, il traîne depuis qu’il est au chômage.

Seule dans son lit, elle regarde les yeux mouillés la photo de leur mariage.

Le changement s’est fait progressivement, les copains, l’alcool.

Puis les coups, les menaces, les paroles au vitriol.

Ah ! Le voilà enfin qui vient se coucher, il titube l’insulte

Les poings frappent  trop fort, la frêle et pauvre femme s’écroule dans le tumulte.

Les familles en noir suivent dans le silence un corbillard habillé de mille roses rouges

Un homme pleure entouré par deux policiers en civil, il ne comprend pas, ce matin le ciel est rouge…

 

 

 

 

Bovaryser…

 

 

Assise sur un banc de pierre, entourée par les bois.

Elle regarde les nénuphars au-dessus de l’étang, puis les nuages…

Au loin, elle aperçoit son village, la  petite église et sa girouette.

La dame respire cette bonne odeur d’automne, si cher aux poètes.

Dans le silence, un  livre ouvert sur ses genoux, un vent léger la caresse  d’une manière savoureuse.

Oh ! Femme, vous Bovarysez, merveilleuse et à la fois si mystérieuse…

MONUMENTS de Philippe Barbier

Préface Martial Maynadier

Directeur de la Collection le Parc

Il y a des livres-monuments, tels les Misérables, ou Anna Karénine et des monuments-livres, qui racontent dans leurs architectures d’inlassables histoires. Le poète Philippe Barbier a eu l’inspiration de mêler les deux genres et de construire un livre de poésie dédié aux monuments qui lui parlent, et dont il nous parle à son tour.  Il a eu la bonne idée de l’illustrer de ses dessins et photographies.

Comme on le verra son amour de Paris, n’exclut pas celui de la Province. C’est une promenade délicieuse qu’il nous propose ici en nous guidant d’abord à la découverte des monuments parisiens, puis dans des lieux privilégiés, qu’il connait bien et apprécie, de par toute la France.

Les renseignements utiles sont accompagnés ici de poèmes, futiles en apparences, mais  joyeux et pittoresques, qui fleurent bon le goût du terroir, des rencontres et de l’amitié.

Quel plaisir de redécouvrir les lieux que nous aimons, et d’en lister de nouveaux que nous visiterons peut-être avec le livre en main.

Il n’est que de suivre le guide sur son chemin de poésie.  

La Gare-de-Lyon.

Située dans le 12e arrondissement, c’est l’une des sept gares terminus du réseau de la SNCF à Paris. Cette gare se distingue par son beffroi, tour carrée haute de 67 mètres et portant des cadrans d’horloge sur ses quatre faces.

Ouverte officiellement au public le 12 août 1849 sous le nom d’ « Embarcadère  de chemin de fer de Paris à Montereau». Elle fut conçue par l’architecte François-Alexis Cendrier (1803-1893).

 En 1900, les voyageurs visitant l’exposition universelle de Paris arrivent dans une Gare de Lyon à 13 voies dessinée par l’architecte toulonnais Marius Toudoire (1852-1922). Elle est inaugurée le 6 avril 1901, par Émile Loubet, Président de la République.

Ne pas oublier le mythique restaurant gastronomique de style néo-baroque et belle époque des années 1900 situé dans le hall de la gare Paris-Gare de Lyon. Le Train bleu sa fondation date de 1901. Il fut sauvé en 1966 de la démolition par André Malraux (1901-1976) ministre de la culture de 1959 à 1969. Certaines de ses salles sont classées au titre des monuments historiques en 1972.

Combien de souvenirs …

Je me souviens enfant de ces longs trajets.

L’odeur des œufs durs, le pain, le fromage

C’était chouette de manger, en admirant le paysage.

Ah ! Cette Gare de Lyon, elle fait presque partie de la famille.

Combien de gens inconnus, célèbres, de braves types ou des criminels, as-tu vu ?

Puis ces douloureuses séparations et ces sympathiques retrouvailles dont tu es le témoin.

J’ai plaisir à te retrouver, car à travers toi je retrouve une partie de mes joies et de mes peines.

Magnifique Gare-de-Lyon.

Je n'ai rien demandé moi (Poésie) Il ne faut pas mettre la charrue avant les beaufs ( Humour)

 Je n'ai rien demandé moi 

Quelques textes:

Je n'ai rien demandé moi

Je n’ai rien demandé moi

Pourquoi suis-je là ?

Je ne sais pas

Comment c’est arrivé :

Dans un chou vert

La chose rose…

Vous avez dit commotions…

Vous avez dit commotions…

Je n’ai rien demandé moi

Alors pourquoi ces coups ?

Moi qui ne suis bien que dans la nature

Les bois, les champs, les animaux

Ah ! Les z’animaux, mes presque frères…

Tu jouais avec moi débonnaire

Tu jouais avec moi débonnaire

Je me souviens de ton gros groin, mon Gégène.

Un cochon, NON ! Un vrai gamin, mon copain.

Et un jour tu as disparu…

Ils ne m’avaient rien dit

Je n’avais pas compris

Le jour où j’ai vu cette camionnette rouge

Et ce gros type sinistre, avec son tablier blanc

Aux nombreuses taches pourpres.

Toi non plus tu n’avais rien demandé…

Adieu campagne, et douce solitude

Adieu campagne, et douce solitude

Mur gris, odeur d’encre, de gomme, de craie, de peur

Cheveux ras et blouse couleur de cendre

Je n’ai rien demandé, mais ils m’ont enfermé.

Muet devant ce tableau noir

Qui semble lui aussi se moquer de moi

Tiens, de nouveau des coups…

Assis, les bras croisés sur mon pupitre d’écolier

Je regarde tristement l’encrier de porcelaine…

De temps en temps, j’aperçois dans le ciel un oiseau

Alors je rêve que je m’envole avec lui, loin, très loin…

Je n’ai rien demandé moi.

Il ne faut pas mettre la charrue avant les beaufs ( Humour) 

Le nouveau livre de Philippe Barbier ...philosophie et d'humour dans un style "Brêves de comptoirs"....

EXTRAITS /

Rosé philosophe.

Un matin au bistro …

« Tu vois Jean Guy, eh bien au lieu d’écrire des poèmes tu aurais mieux fait d’être un psychopathe comme Néron, regarde Néron on en parle encore des siècles après. Et pourquoi pas un joueur de foot, le président de la république de droite ou de gauche t’aurait remis la légion d’honneur, tu aurais droit au titre de héros, alors que les vrais héros les anciens résistants, on les a oubliés. Par exemple qui se souvient que Samuel Beckett l’Irlandais, l’écrivain, le dramaturge, le poète, s’était engagé activement dans la résistance. » « Oui mon brave Rosé tu as raison. » Que je lui réponds. « Je sais très bien que lorsque je vais casser ma plume, 15 jours après on m’aura déjà oublié, mais les responsables du manque de reconnaissance de poètes dans mon genre, sont nombreux, en commençant par certains intellos coincés dans leur classicisme aigu comme disait le grand Bukowski, et puis des jaloux de voir un type comme moi qui écrit, qui publie et qui vend ses recueils sans avoir fréquenté le lycée Henri IV ni l’université. »

Bon joueur de foot, à plus de 60 berges c’est trop tard, il me reste psychopathe …

« Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps ». Samuel Beckett.

La journée de la femme…

Je buvais tranquillement un pastaga, quand soudain le père Marcel arrive furax dans le bistro. « Bordel de merde, j’en ai ras le bol des bêtises. » « Qu’est-ce qui t’arrive lui dis-je. » « Tu n’es pas au courant Jean ? » Qu’il me répond. « Au courant de quoi ? » Eh bien c’est la journée de la femme, alors ma Germaine m’a dit aujourd’hui je ne ferai pas la soupe. » Eh bien moi. » Réplique Fernand qui se trouve assis près du bar. « Elle voulait des fleurs, tu auras un mètre de boudin que je lui ai dit au moins on pourra casser la croûte.  Des fleurs c’est inutile. » Gaston le patron du bistro, s’y met aussi. Eh bien la mienne elle voulait que je lui achète un blouson de ski, et pas n’importe où, au Grand Branleur, euh non, pardon au Grand Campeur. Un blouson de ski rose. » « Mais nom de Dieu de nom de Dieu, il faut que cela s’arrête, c’est la faute de la télé, la mienne veut un panda », s’écrie Gustave.  « Je lui ai dit ─Mais t’es folle ! » « Alors elle m’a répondu ─la femme à Macron en a bien un, elle ! » « Qu’en penses-tu toi Jean Guy ? » Me demande Gaston.  Eh bien je vais vous dire ceci : ça ne va pas être de la tarte quand je pense que même Gustave lui qu’est président des joueurs de boule, donc un intellectuel, est confronté à ce grave problème, ça va pas être de la tarte. » « C’est la fin, la mienne ne veut plus éplucher les patates » que nous dit Bibi la frite, que rien qu’à regarder son camion tu as la gastro. « Bon j’offre une tournée générale, gueule le patron, demain ça ira mieux. »

Attention au passage des trains sans arrêt…

Cela fait plusieurs fois que j’entends cette annonce dans les gares. « Attention au passage des trains sans arrêt. » C’est marrant car en principe les gens qui sont sur les quais d’une gare attendent un train qui normalement s’arrête. À part pour quelques hurluberlus et les vaches qui regardent, ce moyen de transport n’est pas destiné à passer sans qu’on le prenne. Peut-être que demain nous allons avoir ce genre de communication. « Boulangerie : attention on regarde le pain mais il n’est pas à vendre », « Hôtel avec chambres mais sans lit », le restaurant Intel vous reçoit mais apportez votre gamelle. » Ou bien. « Le ramassage de vos ordures ménagères aura lieu le 1er jeudi du mois prière de laisser vos poubelles vides. » « Il est vivement conseillé d’apporter votre boite aux lettres à la poste afin que le facteur puisse y déposer votre courrier. » « Si vous avez besoin d’un service d’urgence contacter les pompes funèbres. » Et pourquoi pas des messages du style. « Échange mari ayant des problèmes d’érection contre sexe toy contacter Mme Hystéria. »  Et pourquoi pas : « J’ai acheté pour la fête des mères un baril de lessive de la marque Lavetout, je souhaite l’échanger contre deux serpillères, contacter M. Macho au bar du rendez-vous des chasseurs… »

Commentaires

HarukoSan

18.08.2018 09:03

Trop fou...excellent même s'il me faut chercher l'explication de certains mots dont tu as le secret! Bravo Philippe...

BARBIER PHILIPPE

EXCELLENT merci cher Martial

Lucien Scheer

06.08.2018 11:26

24.05.2018 19:20

Je n’ai rien demandé, mais ta vision ton humour “ pratique” du monde actuel me rendent “HEUREUX” Luciano

Derniers commentaires

10.05 | 13:25

Hello Didier,
Après Art-Cœur, un autre point de contact avec tes mondes poétiques, j'attends la prochaine rencontre avec impatience,
Christian

24.04 | 07:54

"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer le silence" (Miles Davis)

08.11 | 18:36

Bonjour, j'ai cotoyé votre maman à Molay et je voudrais vous envoyer une photo que j'ai prise devant sa maison natale

07.08 | 16:21

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